Conseils & expertise

Découvrez les conseils de nos experts, et posez vos questions.

Comment fonctionne un méthaniseur agricole ? Comprendre l'intérêt de bien se protéger grâce au respirateur à air frais

Fabien VERMOT-DESROCHES - Responsable Recherche et Développement
Équipements de protection individuelle

Dans les activités agricoles, des gaz dangereux peuvent se trouver dans les silos, les chais, les structures de stockage du fumier, les digesteurs anaérobies, les cellules à grain et les bâtiments d’élevage mal ventilés.

Respirateur à air frais, de l’air sain pour les environnements viciés

Dans les activités agricoles, des gaz dangereux peuvent se trouver dans les silos, les chais, les structures de stockage du fumier, les digesteurs anaérobies, les cellules à grain et les bâtiments d’élevage mal ventilés. Dans les espaces clos, des gaz peuvent s’accumuler jusqu’à des niveaux dangereux  voir mortels, ou générer l’appauvrissement de l’air en oxygène.

Pour rappel, l'air que nous respirons contient en temps normal 21 % d'oxygène. Jusqu'à 19 %, la respiration est normale, en dessous, elle devient difficile et en dessous de 15 %, le risque est mortel en quelques minutes.

Deux gaz dangereux peuvent être cités en exemple, le dioxyde de carbone (CO2) et l’hydrogène sulfuré (H2S).

Pour le CO2, la concentration normale dans l’air ambiant est de 0,04%.

  • Entre 3 et 5 % de CO2, des maux de tête apparaissent
  • Entre 5 et 8 %, la respiration devient difficile, des troubles digestifs se manifestent et une perte de conscience peut survenir
  • Au-delà le risque est rapidement mortel.

Les secteurs les plus exposés au CO2 sont :

  • Les activités vinicoles (fermentations alcooliques)
  • Les unités de stockage des grains (taux d'humidité et/ou température élevée).

Cas des interventions dans les cuves vinicoles, ne pas se fier à une bougie 

Toutes les personnes qui participent aux travaux de cave doivent être bien informées des risques liés au CO2. C'est en insistant sur la gravité du risque que l'on peut sensibiliser les personnes concernées, notamment les travailleurs saisonniers ou encore ceux qui ne sont pas issus de la viticulture. Toute pénétration dans une cuve suppose deux conditions :

  • que l'atmosphère soit respirable en permanence durant l'intervention
  • que le travailleur intervenant dans la cuve soit surveillé par une personne placée à l'extérieur.

A une concentration de 10% de CO2 dans l’air, une bougie brûle. C’est simplement à partir de 14% en CO2 que la flamme s’éteint. Soit une concentration bien au-delà du risque mortel. 

H2S = odeur d’œuf pourri, pas tout le temps

 Pour l’H2S, compte tenu de son caractère insidieux, l’exposition à ce gaz a souvent un caractère accidentel qui peut être fatal. Outre le caractère explosif de celui-ci, il engendre :

  • 0,008 ppm : seuil de détection de ce gaz très malodorant (odeur d’œuf pourri)
  • 50 à 150 ppm : paralysie du nerf olfactif (1 à 3 gouttes dans un litre !)
  • 300 ppm : œdème pulmonaire, malaises
  • 500 ppm et plus : perte de conscience rapide; la mort peut survenir très rapidement.

Les secteurs les plus touchés par l’hydrogène sulfuré sont :

  • Les égoutiers, puisatiers, vidangeurs, salariés des stations d’épuration (inspection visuelle d’un réservoir, curage d’un caniveau, décolmatage d’un puits)
  • Le personnel exposé à la fermentation du lisier dans les porcheries industrielles
  • Les salariés des structures de méthanisation

 Réacteurs confinés, ne pas entrer 

L’accidentologie due à H2S est malheureusement avérée dans les industries de méthanisation. Le sulfure d’hydrogène présente un risque de toxicité aiguë dans les milieux confinés ou semi-confinés. Il a tendance à s’accumuler en partie basse où il peut atteindre des concentrations assez importantes pouvant générer des effets graves. Cette toxicité est connue sous le nom de « coup de plomb des vidangeurs » car la mort est instantanée au-delà d'une certaine concentration. Les intoxications graves mais non mortelles par le sulfure d'hydrogène entrainent la plupart du temps des séquelles neurologiques irrémédiables. 

Comment se prémunir des risques d’intoxications lors des interventions en espaces confinés potentiellement viciés ? 

Une solution est d’avoir un apport permanent d’air sain. Le respirateur à air frais permet d’apporter de l’air sain à un ou deux opérateurs intervenant en environnements anoxique (manque d’02) ou asphyxique (présence de gaz toxiques).

respirateur à air frais


Le respirateur à air frais est équipé d’une soufflerie électrique avec un potentiomètre, qui pompe l’air frais et sain, de l’extérieur vers le ou les opérateurs. De plus, ce système est équipé d’une soupape qui permet l’échappement de l’air excédentaire éventuel. La soufflerie électrique peut alimenter deux opérateurs simultanément.

 Le produit est conçu et certifié pour fonctionner avec les longueurs maximales suivantes :

  • 60 m en cas d’utilisation par un opérateur seulement
  • 30 m  par opérateur en cas d’utilisation par deux opérateurs.

Il faut juste veiller à ce que la prise d'air du respirateur à air frais soit éloignée des sources de pollution atmosphérique telles que les gaz d'échappement du moteur ou autres émissions enrichies en gaz nocifs, notamment d'éventuelles espèces inodores et sans goût (par exemple, le CO et le CO2) qui constituent un danger imperceptible pour l'opérateur.